Jose de Trevi

01 –Mignon (A. Thomas) – « Elle ne croyait pas » - Gramo P 738 (1927) 3m21
02 – Carmen (Bizet) – Air de la fleur – Gramo L 702 (1928) 3m50
03 – Werther (Massenet) – « Lorsque l’enfant » - Gramo P 767 (1928) 2m26
04 – Werther (Massenet) – Le Lied d’Ossian – Gramo P 767 (1928) 2m27
05 – Tannhauser (Wagner) – « Reine d’amour » - Gramo P 851 (1930) 2m09
06 – Tannhauser (Wagner) – „O, Wolfram“ – Gramo P 851 (1930) 2m16
07 – Mireille (Gounod) – « Anges du Paradis“ – Gramo P 786 (1928) 2m55
08 – Marouf Rabaud) – « Le jardin fleuri » - Gramo P 782 (1928) 2m23
09 – Marouf (Rabaud) – « Viens, mon épouse » - Gramo P 782 (1928) 2m26
10 – Manon (Massenet) – Le rêve – Gramo W 867 (1927) 3m31
11 – Manon (Massenet) – Saint-Sulpice – Gramo W 867 (1927) 3m12
12 – Le Roi d’Ys (Lalo) – Aubade – Gramo P 786 (1928) 2m53
13 – Le jongleur de Notre Dame (Massenet) –« Alleluia du vin » Gramo W 1028 3m50
14 – La Juive (Halévy) –« Rachel, quand du Seigneur » - Pathé X 90044 (1932) 7m22
15 – Cavalleri Rusticana (Leoncavallo) – Brindisi - Gramo W 1028 (1928) 4m29
16 – La Damnation de Faust (Berlioz) –“Le vieil hiver” – Gramo L 886 (1930) 3m32
17 – La Damnation de Faust (Berlioz) – « Sans regret,» -Gramo L 887 (1930) 8m51
18 – La Damnation de Faust (Berlioz) –« Merci, doux crépuscule »-Gramo L 890 3m02
19 – La Damnation de Faust (Berlioz) – Duo avec Mireille Berthon – Gramo L 893 4m29
20 – La Damnation de Faust (Berlioz) – « Nature immense » - Gramo L 895 3m14

José de TREVI 1880 (Liège) 1958
Peu d’artistes de renom ont, comme José de Trévi, emprunté autant de voies diverses avant de trouver celle qui devait le conduire à la gloire et à la postérité. De son vrai nom Joseph Willemsen, il est né le 31 mars 1890 à Liège (la seule ville non française où l’on fête le 14 juillet). Son père le destinait à devenir, comme lui-même, ingénieur des mines. Toutefois, il prit soin de lui faire donner une bonne formation musicale et l’adolescent se révéla vite un flûtiste de talent. Mais, son amie d’enfance, Fanny Heldy, découvrit alors qu’il avait un joli timbre de voix et lui conseilla de travailler avec son professeur, Yvonne Lefébure. Celle-ci le présenta à Ernest Van Dysck, qui enseignait au Conservatoire de Liège. Six ans durant, il travailla avec le célèbre chanteur wagnérien. En 1911, il débute dans Faust puis dans le Raoul des Huguenots. Curieux paradoxe de la part de ce ténor héroïque, Van Dyck lui déconseille formellement le répertoire de fort ténor et l’oriente vers l’opéra-comique. C’esr ainsi que pendant vingt ans, José de Trévi chante Manon, Werther, La Dame Blanche, Le Pré aux Clercs, La Belle Hélène, La Fille de Madame Angot, Le Postillon de Longjumeau et quelques rôles mozartiens. Grâce à l’élégance et la sensibilité de son chant, à ses talents de comédien et à son physique de jeune premier, il obtient de jolis succès tant en sa Belgique natal que dans les grandes villes de province en France. Au cours d’un voyage en Italie, il rencontre le professeur Pintorno. Celui-ci l’écoute et lui déclare qu’il fait fausse route : il possède une grande et belle voix de ténor héroïque. A l’issue de quatre ans travail acharné, c’est la métamorphose, le virage à 180 degrés : Almaviva est devenu Lohengrin. A la recherche d’un successeur au grand Paul Franz, l’Opéra engage ce superbe athlète à la voix claire et puissante. Le 20 décembre 1930, il fait un début fracassant dans Siegfried. Pendant treize ans, il y sera le grand ténor wagnérien de langue française, chantant tour à tour Tannhäuser, Loge, Siegmund, les deux Siegfried, Lohengrin, Parsifal, Walther, Tristan, tout en ne négligeant pas pour autant les autres rôles de vaillance : Otello, Samson, Canio, Mathô (Salammbo), Prinzivalle (Monna Vanna), les rôles de composition : Hérode, Chouisky et un irrésistible Marouf, les rôles de haute tradition classique : Pylade, Enée, Faust de La Damnation. Toujours à l’Opéra de Paris, il crée La Duchesse de Padoue (Guido), Maximilien (Perfirio), Jardin sur l’Oronte (Guillaume), Œdipe (Le berger),…Pour avoir refusé de chanter Tristan en allemand, il fut congédié de l’Opéra de Paris en 1943.
Mais la carrière de ténor héroïque de José de Trévi ne se limita pas à Paris. On se souvient encore à Marseillle de la première Tétralogie donnée les 13, 15, 18 et février 1936, où de Trévi fut successivement Loge, Siegmund et Siegfried sans accuser le moindre signe de fatigue et avec sa vaillance habituelle. Au cours de sa longue carrière, cet artiste de grande classe ne chanta pas moins de 332 rôles différents tant en France qu’à l’étranger (Belgique, Allemagne, Italie, en particulier). Oublié par ceux qui l’avaient encensé, il est mort tragiquement le 21 janvier 1958.
Jean ZIEGLER


Few artists of renouwn have followed as many different paths as Jose de Trevi before finding the one leading to lasting fame. He was born Joseph Willemsen on March 31 1890 in Liege (the only non-French town to celebrate July 14) His father intended him to follow in his footsteps as a mining engineer. All the same he made sure that he received a good musical education and the adolescent showed talent as a flautist. But his childhood friend Fanny Heldy, discovered that he had a lovely vocal timbre and advised him to work with her teacher Yvonne Lefebure. She in turn introduced him to Ernest Van Dyck who tought as the Liege conservatoire. For 6 years he worked with the celebrated Wagnerian Tenor. In 1911 he made his debut in Faust and then sang Raoul in Les Huguenots. Paradoxically the famous heroic tenor Van Dyck, strongly advised him against the heroic repertoire and orientated him towards Opera-Comique. So it was that for 20 years Jose de Trevi sang Manon. Werther. La Dame Blanche, Le Pre aux clercs, La Belle Helene, La Fille de Madame Angot, Le Postillon de Longjumeau and several Mozartian roles. Thanks to the elegance and sensitivity of his singing, his acting talent and his handsome and youthful appearance he won great successes in his native Belgium and in the great provincial cities of France. While travelling in Italy he met Professor Pintorno. After hearing the him, Pintorno declared that de Trevi had taken a false path. He possessed a big beautiful heroic tenor voice. After four years of hard work, there was a metamorphosis, a complete turn around. Almaviva beamce Lohengrin. Looking for a successor to the great Paul Franz, the Paris Opera engaged this superb vocal athlete with a pure and powerful voice. On December 30 1930 he made a brilliant debut in Siegfried. For 13 years he was the great Wagnerian tenor in the French language, singing in turn, Tannhauser, Loge, Siegmund, the two Siegfrieds, Lohengrin, Parsifal, Walther and Tristan, without neglecting other heavy roles such as Otello, Samson, Canio, Matho (Salammbo), Prinziville (Monna Vanna), character roles Herod, Shuisky and an irresistable Marouf and classical roles such as Pylades, Aeneas and Faust in the Damnation of Faust. Still at the Paris Opera, he created La Duchesse de Padoue (Guido), Maximilien (Perfirio), Jardin sur l’Oronte (Guillaume) Oedipe (the shepherd)... After refusing to sing the role of Tristan in German he was dismissed from the Paris Opera in 1943.
But the career of the heroic tenor José de Trevi was not limited to Paris. Especially memorable was the first performance of the Ring Cycle in Marseilles given on 13, 15, 18 February 1936 in which de Trevi sang Loge, Siegmund and Siegfried without showing the slightest sign of vocal fatigue. In the course of his long career this outstanding artist sang no less than 332 different roles in France and abroad (Belgium, Germany and Italy in particular). Forgotten by all those who had idolized him, he died tragically on January 21 1958.

(traduction Patrick Bade)