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L'aiglon-Honneger-Ibert

L'aiglon-Honneger-Ibert

Ref: MR792

Drame musical en Cinq actes
Poème d'Edmond ROSTAND
adapté par Henri CAIN

Musique d'Arthur HONEGGER et Jacques IBERT

Géori BOUÉ : L'Aiglon, Duc de Reichstadt
Xavier DEPRAZ : Séraphin Flambeau
Roger BOURDIN : Le Prince de Metternich
Lucien LOVANO : Le Maréchal Marmont
Joseph PEYRON : Frédéric de Gentz
Michel HAMEL : L'Attaché Français
Gustave WION : Le Chevalier de Prokesch-Osten
Liliane BERTON : Thérèse de Lorget
Agnès DISNEY : Marie-Louise
Yvettes DARRAS : La Comtesse Camerata

Chœurs de l'ORTF direction René ALIX
Orchestre Radio-Lyrique, direction Pierre DERVAUX
L’AIGLON, ou de Rostand à... Geori Boué
Il arrive que des opéras aient deux pères, pour peu que l’un d’eux ait disparu laissant l’œuvre inachevée, mais c’est ici en plein accord qu’Arthur Honegger (1892-1955) et Jacques Ibert (1890-1962) s’associèrent pour satisfaire à la demande de Raoul de Gunsbourg, le pittoresque directeur de l’Opéra de Monte-Carlo, où l’œuvre fut créée le 11 Mars 1937 par la très belle Fanny Heldy dans le rôle travesti du Duc de Reichstadt et Vanni-Marcoux dans celui de Flambeau, le vieux grognard, dont la tirade fameuse (Et nous, les petits, les obscurs, les sans-grades…) avait fait beaucoup pour immortaliser la pièce d’Edmond Rostand, créée lors de l’Exposition universelle de 1900 par Sarah Bernhardt, au Théâtre qui portait son nom depuis un an, auprès de Lucien Guitry. Tout pouvait sembler opposer les deux collaborateurs, l’un jugé plus sévère de par son ascendance helvète et protestante, auteur fêté du Roi David et de Jeanne au bûcher (via Claudel) et Ibert, parisien et l’élégant auteur de musiques de films, mais rompu au théâtre lyrique léger (Angélique) rejoignant ici l’Honegger des Aventures du Roi Pausole : il semble établi qu’au-delà de faciles plaisanteries (l’un a écrit les dièses et l’autre les bémols…) on doive à Honegger, plus tragique, les actes centraux et à Ibert, plus primesautier, le premier et le dernier acte, mais les échanges y furent sans doute plus subtils : ainsi le monologue de Flambeau passé du deuxième acte chez Rostand au premier dans l’opéra, et le non moins fameux «Wagram» (enregistré par Sarah Bernhardt) à la fin de l’opéra, où le librettiste, Henri Cain (1857-1937), ancien collaborateur de Massenet, avait bouleversé l’ordre des tableaux, faisant passer «Les Ailes qui s’ouvrent», troisième acte de la pièce, au premier de l’opéra, et, comme la coutume le voulait depuis Moussorgsky ou Debussy, respectant au maximum les vers de Rostand, reliés par les raccourcis nécessaires, dans cette vision spirituellement romancée des dernières années du Roi de Rome, traitée en comédie dans une atmosphère de salon, où Ibert se plut à parodier les musiques de bal de l’époque. Aussitôt rapatriée à l’Opéra de Paris, l’œuvre y fut fastueusement reprise après-guerre, le 19 décembre 1952 -l’année des Indes galantes sur cette même scène- sous la baguette d’André Cluytens avec la toujours gracile Geori Boué, sans doute plus apte à porter le travesti que l’illustre créatrice, faisant bénéficier le poème de sa célèbre diction alliée à un timbre inoubliable, avec le monumental Huc Santana -Flambeau-, Roger Bourdin, dont la scansion sévère mettait en lumière, comme ici, les propos à double entente de Metternich, et Xavier Depraz, de haute silhouette, alors le Maréchal Marmont avant d’incarner Flambeau. La présente exécution, sous la baguette de Pierre Dervaux, grand serviteur de la musique française, rendait hommage à Honegger récemment décédé, mais bénéficiant sur place des conseils de Jacques Ibert, alors directeur de l’Opéra, et rappelant que, même après Alban Berg, on pouvait encore, selon le désir de Gunsbourg, écrire un opéra au lyrisme prépondérant, à la riche orchestration et aux paroles compréhensibles, sans pour autant se présenter comme le pastiche d’un passé révolu, et cette exécution, garantie absolue d’authenticité, sera la bienvenue pour remettre à l’honneur un ouvrage absent de presque tous les dictionnaires d’opéras, nous conservant aussi, comme pour l’immortaliser, le témoignage de l’incarnation fameuse de Geori Boué, toujours parmi nous, et à laquelle cet hommage est dédié.
L’AIGLON or from Rostand to Geori Boué
It sometimes happens that an opera has two parents because one has died leaving the work unfinished. In this case though Arthur Honegger ( 1892-1953) and Jacques Ibert (1890-1962) worked together in response to a request from the Raoul de Gunsbourg, the colourful director of the Monte Carlo Opera, where the work was first staged on march 11th 1937 with the extraordinarily beautiful Fanny Heldy in the trouser role of the Duc de Reichstadt and Vanni-Marcoux as Flambeau, a soldier of the old guard of Napoleon whose famous tirade was immortalized by Rostand in the play premiered during the Paris World Exhibition of 1900. Sarah Bernhardt took the title role in the theatre that had born her name for the past year, alongside Lucien Guitry. The two composers could hardly have been more different from one another. Honegger, the celebrated composer of Le Roi David and Jeanne au bûcher (a setting of a text by Claudel) was characterized by the severity of his Swiss protestant background. Ibert was an elegant Parisian and composer of film music and also of light opera (Angelique) in which respect he resembled Honegger, the composer of LeRoi Pausole. Ignoring the obvious jokes (that one wrote in a major key and the other a minor) it would seem that the central two acts were largely by the more tragic Honegger and the first and last acts by the more impulsive Ibert. But the interaction was undoubtedly more complex. Flambeau’s monologue moved from the second act in Rostand’s play to the last act in the opera. The librettist Henri Cain (1857-1937), a former collaborator of Massenet changed the order of the scenes, moving “Les ailes qui s’ouvrent” from the third act of the play to the first act of the opera. As had become customary since Mussorgsky and Debussy he respected Rostand’s verses, while linking them with necessary cuts, in a cleverly managed vision of the last years of the King of Rome. He treated the subject as a salon comedy, so permitting Ibert to enjoy parodying the dance music of the period. Rapidly taken up by the Paris Opera, the work was splendidly staged after the war on December 19th 1952 – the year of Les Indes Galantes and on the same stage, under the baton of André Cluytens. The ever charming Geori Boué who was certainly better suited to trouser roles than her illustrious predecessor brought her celebrated diction to the text as well as her unforgettable timbre. She was joined by the monumental Huc-Santana as Flambeau and Roger Bourdin whose famously crisp declamation illuminates the machinations of Metternich and Xavier Depraz, remarkable as Marechal Marmont before taking on Flambeau. The present performance, under the baton of Pierre Dervaux, a great servant of French music, paid homage to the recently deceased Honegger, but benefitted from the supervision of Jacques Ibert, then director of the Opera. It reminds us that even after Alban Berg, it was possible, according to the wishes of Gunsbourg to compose operas that were predominantly melodic and richly orchestrated in which the words were fully comprehensible without resorting to the pastiche of past periods. This performance guarantees absolute authenticity and is welcome in honouring a work that is largely absent from dictionaries of opera. It also bears witness to and immortalizes the famous interpretation of Geori Boué who is still with us and to whom this homage is dedicated.
Texte de Roland MANCINI Traduction de Patrick BADE





Prix : €13.00 (Including TVA at 20%)


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